Cette plante pousse toute seule et protège votre jardin naturellement : ne l'arrachez surtout pas

Cette plante pousse toute seule et protège votre jardin naturellement : ne l'arrachez surtout pas

Elle pousse sans qu’on s’en occupe, éloigne naturellement les nuisibles, parfume la maison et peut même agrémenter quelques plats… La tanaisie, souvent oubliée dans les jardins modernes, revient en force dans les potagers et les espaces verts en quête de solutions naturelles et durables. Facile à cultiver, multifonctionnelle et favorable à la biodiversité, elle coche toutes les cases de la plante alliée. Plongeons ensemble dans les secrets de cette vivace aussi belle qu’utile.

Un insecticide naturel… qui pousse tout seul

Si la tanaisie (Tanacetum vulgare) est aussi appréciée, c’est d’abord pour son efficacité redoutable contre de nombreux parasites. Sa composition, riche en thuyone, camphre et huiles essentielles, en fait un répulsif naturel de choix. Pucerons, mouches, moustiques, fourmis, acariens, puces… tous fuient son odeur caractéristique.

Nous recommandons de la planter près des rosiers, du potager ou au pied des arbres fruitiers. On peut également réaliser une décoction maison (en faisant infuser les feuilles dans de l’eau chaude) à vaporiser sur les plantes sensibles. C’est une alternative écologique aux pesticides chimiques, sans danger pour la plupart des insectes auxiliaires.

Une aromatique à redécouvrir dans l’assiette

Bien que peu utilisée aujourd’hui en cuisine, la tanaisie possède un goût prononcé, proche du camphre, avec des notes mentholées et légèrement amères. Autrefois courante dans certaines recettes paysannes, elle permettait d’assaisonner les farces, les omelettes ou même de remplacer le poivre.

À utiliser avec parcimonie, en raison de la puissance de son arôme comme de la présence de thuyone (toxique à forte dose), elle apporte une touche singulière aux plats salés. Une ou deux feuilles fraîches suffisent pour parfumer un plat ou une infusion. À tester aussi dans des beurres aromatisés ou des vinaigres maison.

Un entretien quasi nul pour une plante très rustique

La tanaisie coche une autre case importante pour les jardiniers d’aujourd’hui : elle est autonome. Une fois bien installée, elle se développe seule, supporte les sécheresses, les sols pauvres, les climats chauds, et demande peu, voire pas du tout d’arrosage.

Plante vivace et rustique, elle forme rapidement de belles touffes vertes et se propage aisément. Elle convient aussi bien aux massifs qu’aux coins oubliés du jardin, aux zones rocailleuses ou aux bordures de potager. En hiver, il suffit de rabattre les tiges sèches pour la maintenir en forme, et elle repartira de plus belle au printemps.

Comment la cultiver et la multiplier ?

La culture de la tanaisie est un jeu d’enfant. Voici nos conseils pratiques :

  • Exposition : soleil ou mi-ombre
  • Sol : drainé, même pauvre ou caillouteux
  • Espacement : 50 cm minimum entre les plants
  • Plantation : au printemps ou à l’automne
  • Entretien : paillage au début, puis rien ou presque

Côté multiplication, vous avez le choix : semis au printemps, bouturage de tige en été, ou division des touffes à l’automne. Cette dernière méthode est particulièrement efficace pour propager la plante dans tout le jardin.

Un usage dans la maison contre les nuisibles

La tanaisie ne protège pas que le jardin. À l’intérieur aussi, elle peut rendre bien des services :

  • En bouquets secs dans les armoires pour repousser les mites
  • En friction sur les rebords de fenêtres pour éloigner les moustiques
  • Dans la litière des animaux domestiques pour limiter les puces (à tester avec précaution)

Son odeur forte agit comme une barrière naturelle contre de nombreux insectes volants ou rampants. En revanche, évitez tout contact prolongé avec les muqueuses ou les yeux, et tenez-la hors de portée des jeunes enfants.

Un boost pour la biodiversité locale

Au-delà de ses vertus répulsives, la tanaisie est aussi une amie de la biodiversité. Ses fleurs jaunes, en capitules, attirent une grande variété d’insectes pollinisateurs (abeilles, syrphes, papillons), mais aussi des auxiliaires comme les coccinelles ou les chrysopes, redoutables contre les pucerons.

Elle agit donc en soutien à l’équilibre naturel du jardin, en limitant les ravageurs tout en favorisant la faune utile. Et comme elle se marie visuellement avec d’autres plantes rustiques (achillée, armoise, millepertuis…), elle trouve facilement sa place dans les jardins sauvages ou de style naturaliste.

Vertus médicinales et usages anciens

Historiquement, la tanaisie était utilisée comme vermifuge (d’où son surnom de « plante aux vers »), notamment en infusion ou décoction. Elle entrait aussi dans la composition de certaines liqueurs ou remèdes populaires.

Mais attention : sa richesse en thuyone en fait une plante potentiellement toxique à forte dose. Toute utilisation médicinale doit être encadrée par un professionnel. En revanche, ses fleurs sont parfaitement sûres pour la teinture végétale : elles permettent de colorer des textiles en jaune doré ou vert olive selon les mordants utilisés.

Une alliée naturelle à adopter d’urgence

La tanaisie coche toutes les cases du jardinage écologique : facile, robuste, utile, esthétique, et multifonction. Qu’on l’adopte pour repousser les nuisibles, attirer les insectes pollinisateurs ou parfumer un coin de cuisine, elle trouve sa place aussi bien dans un jardin nourricier que dans un jardin d’ornement.

En intégrant cette plante vivace dans nos espaces verts, nous renouons avec une pratique ancestrale, pleine de bon sens, et nous contribuons à restaurer des écosystèmes plus sains et plus autonomes. La tanaisie n’a pas fini de nous étonner.